Les chenilles processionnaires et leurs dangers
SOS Plante malade
Thaumetopoea pityocampa
Lépidoptère nocturne de la famille des notodontideae dont la chenille processionnaire se développe principalement sur le Pin maritime (Pinus nigra), le Pin lariccio (Pinus lariccio) ou le Cèdre (Cedrus). Une autre espèce nommée Thaumetopoea processionea se rencontre sur les chênes (Quercus) et parfois sur les noyers (Juglans regia).
Ces chenilles proviennent des pontes (100 à 300 œufs par femelle) déposées pendant l'été par les papillons. Un mois et demi après, de nombreuses chenilles voient le jour et commencent à s'alimenter avec les aiguilles de Pin. De petite taille à ce stade, elles décapent les aiguilles qui se dessèchent et se recroquevillent. Les chenilles processionnaires, recouvertes d'une multitude de poils urticants dès le 3ème stade larvaire, restent reliées entre elles par un fil de soie.
Chenilles processionnaires et et l'imago (papillon) Thaumetopoea pityocampa
A l'automne, les chenilles processionnaires construisent de volumineuses bourses de soie au bout des branches des Pins dans lesquelles elles vont passer l'hiver au chaud. Le chenilles ne supportent pas les coups de froids à -15°C mais les températures supérieures à 0°C leur permettent de continuer à se nourrir.
Les chenilles en sortiront l'année prochaine, à la fin de la mauvaise saison. En grand nombre, elles peuvent causer des dégâts importants jusqu'à défolier complètement certains arbres.
Puis elles quittent l'abri et se dirigent vers le sol en se déplaçant toujours à la suite les unes des autres, ce qui leur vaut leur nom vernaculaire 'processionnaires'. Ces processions peuvent compter plusieurs centaines de chenilles qui, au bout de plusieurs jours, s'enfouissent sous 10 à 20 cm de terre bien ensoleillée où elles se transformeront en chrysalide.
Puis, un soir d'été les papillons sortiront de terre, et le cycle recommencera. Contrairement aux chenilles, ces papillons brun-noirâtre de 35 à 40 mm d'envergure sont inoffensifs.
L’Inra surveille l'expansion vers le nord de la France de ces insectes. Or, cette expansion est inquiétante du fait que l’insecte a aujourd’hui (2018) atteint l'Alsace, la Manche et la Beauce et les conditions climatiques font que désormais toute la France est favorable à son expansion. De plus, il est avéré que l'expansion naturelle de ces chenilles a été aidée par la commercialisation de résineux venant du sud du pays vers les régions aux nord de Paris.
Carte de répartition des processionnaires du pin
Sources : INRA / Département de la santé des forêts / 2018
Néanmoins, les conditions de vie des chenilles processionnaires sont un indicateur précieux de l'évolution du réchauffement climatique. Jusque dans les années 90, la Loire faisait office de barrière naturelle, du fait de régulières vagues de froid au nord du fleuve, hostiles à l’espèce. Or, les hivers sont de moins en moins rigoureux et les températures montent.
La défoliation plus ou moins sévère des pins peut provoquer le dépérissement de branches, peut affaiblir l'arbre et le rendre plus vulnérable aux maladies et aux parasites.
Il faut savoir au préalable que les prédateurs naturels de la chenilles processionnaires sont des oiseaux tels que les coucous, les mésanges mais aussi les chauves-souris (voir la vidéo en fin d'article). On trouve aussi quelques insectes capables de parasiter ces chenilles. Mais le rapport de force est insuffisant pour limiter leurs proliférations.
Si vos Pins sont fréquentés plus ou moins par les chenilles processionnaires, inspectez-les attentivement en particulier au cours des mois de septembre-octobre pour débusquer les colonies en train de s'installer. Si elles sont accessibles, coupez les jeunes pousses qui les hébergent - en vous protégeant contre les poils urticants, et brûlez-les.
Depuis quelques années (2009-2010) ces pièges écologiques ont démontré leur efficacité contre l'invasion de ces chenilles urticantes en les emprisonnant lors de leur descentes le long du tronc - de janvier à mai - où, ayant atteint le 5ème stade larvaire, elles doivent obligatoirement rejoindre le sol pour s'enfouir et se transformer en chrysalide. Plusieurs nids peuvent ainsi être quittés en même temps et la procession peut compter plusieurs centaines voire un millier de chenilles. Le piège en forme de collier qui enserre le tronc d'arbre dirige obligatoirement les chenilles vers un sac collecteur dans lequel elles vont pouvoir s'enfouir pour commencer leurs métamorphoses. Cet système apporte une protection efficace contre les risques sanitaires cutanés, respiratoires ou oculaires. Ce procédé est recommandé par l'INRA compte tenu des résultats positifs à plus de 95% lors des tests d'évaluation.
La composition d'un kit comprend une collerette (de 30, 50, 80 ou 100 cm de diamètre), un joint en mousse à placer entre le tronc d'arbre et la collerette, une sangle en plastique, un tube de descente, un sachet collecteur et du mastic biodégradable. Il faut juste ajouter de la terre - sans adjonction d'un produit attractif - à l'intérieur du sac collecteur.
A la fin de la période de piègeage, en mai, il ne reste plus qu'à éliminer les sacs collecteurs, le mieux étant de les brûler.
Entre Mai et septembre, la pose de capsules contenant des phéromones femelles attirent et piègent les papillons mâles cherchant à se reproduire.
Les capsules vendues ont une durée de vie de 4 à 5 semaines
1. Vous pouvez aussi réaliser un traitement biologique avec un insecticide à base de Bacillus thuringiensis, une bactérie efficace au début du stade larvaire de la chenille processionnaire. A noter cependant que la toxicité de cette bactérie détruit - hélas - les autres espèces de papillons.
2. En dernier recours et pour les branches hors de votre portée ou pour les grands arbres, vous devez faire appel à une société spécialisée dans l'application de produits chimiques antiparasites par pulvérisations aériennes par exemple.
Le danger provient des poils des chenilles processionnaires dont chacun est relié à une glande sécrétant un venin. Ce venin qui contient de la thaumétopoéine, une molécule très urticante, est libéré lorsque les poils se cassent lors d'une manipulation par exemple. Ce venin peut provoquer des irritations accompagnées de démangeaisons plus ou moins importantes, des lésions oculaires graves, des œdèmes au niveau de la langue, des crises d'asthme. Un chien qui avale une chenille processionnaire peut en mourir.
Le traitement : En cas de lésions buccales (enfant ou chien), pratiquez un nettoyage avec un gant humide et consulter en urgence un médecin (ou un vétérinaire) qui prendra les mesures qui s'imposeront en fonction de ses constats. Un contact du venin avec l'œil exige un rinçage à l'eau claire pendant quelques minutes. Chez l'asthmatique, le médecin prescrira des antithistaminiques.
Une vidéo de l'INRA Bordeaux-Aquitaine
C’est pendant les nuits d’été que les papillons de la Processionnaire du Pin s’accouplent et que les femelles pondent leurs œufs sur les aiguilles de pins. Mais, pendant ce temps là, les chauves-souris patrouillent dans le ciel des landes…
des phéromones à des fins de protection biologique des cultures.
Afin de substituer aux méthodes actuelles de lutte via des pesticides ou autres techniques présentant un risque pour la santé et l’environnement, ou pour les plus vertes d’entre elles, non sélectives ou difficiles à mettre en œuvre, M2i Life Sciences s’est appuyée sur un procédé de confusion sexuelle par phéromones. Il s’agit, pendant la période de vol, de saturer l’air avec une grande quantité de phéromone sexuelle spécifique de l’insecte afin d’empêcher les mâles de détecter les femelles et donc de limiter ainsi les accouplements et, par conséquent, d’empêcher la prolifération.
Le site officiel de M2i Life Sciences : www.m2i-lifesciences.com/
Dernière mise à jour le novembre 2018