Méthode de plantation des rosiers à racines nues
• Un des premiers gestes consiste à retailler les racines sur un bon tiers de leur longueur. Enlevez les plus chétives et celles qui sont sèches. Ce travail est à faire avec un sécateur désinfecté (alcool ou flamme de briquet) et bien affûté pour avoir une coupe bien nette qui cicatrisera vite.
• Eliminez les branches mortes, les pousses faibles ou abîmées. Vérifiez que chaque tige a été rabattue sur un œil extérieur.
• La deuxième phase de la plantation consiste à enrober abondamment les racines d'un pralin. Cette opération évite le dessèchement des tissus racinaires et favorise l'émission d'un chevelu.
Vous pouvez préparer le pralin vous-même, en mélangeant une moitié de terre franche à une moitié de fumier bien décomposé ou d'argile, délayées dans de l'eau. Il en existe également de prêt à l'emploi dans le commerce.
• Un petit plus: Faites tremper les rosiers 3 à 4 heures dans un seau d’eau avant la plantation pour assurer une bonne réhydratation de la plante.
• Faites un trou de plantation de 40 à 60 cm de Ø, et de profondeur. Etalez bien les racines sans les retrousser, sur un petit monticule de terre. Veillez à ce que le bourrelet de greffe soit placé au ras du sol (ni trop haut, ni trop bas). Couvrez avec le mélange de terre et de fertilisant organique bien émietté. Agitez doucement le plants pour combler les poches d'air, la terre doit s'immiscer partout entre les racines.
• En terrain lourd, le bourrelet de greffe sera maintenu juste au niveau du sol.
• En sol léger, enfoncez-le de 5 cm environ (mais pas plus). Une plantation trop profonde donne des rosiers qui poussent mal.
• Arrosez copieusement en vidant doucement un bon arrosoir d'eau. L'eau chassera les poches d'air autour des racines qui, sinon, empêcheraient les radicelles de puiser eau et éléments nutritifs dans la terre. Une fois l'eau absorbée, le niveau de la terre semble baisser. Apportez à nouveau de la terre pour que le point de greffe se situe au bon niveau.
Plantez le rosier grimpant à 30 cm environ et orientez les racines à l'opposé du mur pour qu'elles puissent se développer sans gêne.
La meilleures période pour planter un rosier contre un tronc d'arbre est le début du printemps. En creusant le trou de plantation, évitez de couper les racines de l'arbre car dès qu'une racine est coupée, elle va émettre de nombreuses radicelles qui concurrenceront celles du rosiers. Appliquez-vous, même si ça prend plus de temps, à creuser entre les racines sans les blesser. Améliorer ici aussi la terre avec du fumier décomposé ou un terreau de plantation. Il vous faudra arroser régulièrement pendant les 2 ou 3 premiers étés qui suivent la plantation à cause de la concurrence. Ensuite, soyez patient car le rosier grimpant ou liane en principe ne fleurira pas avant la deuxième année de plantation.
Enfoncez au préalable un tuteur pour le soutenir. Vous avez le choix entre un simple tuteur droit et les tiges retomberont d'elles mêmes, ou un tuteur parapluie qui les soutiendra.
il est préférable de protéger le point de greffe des rosiers. Avant les fortes gelées, recouvrez le point de greffe et la base des tiges d'une petite butte de terre et de paille d'une vingtaine de cm de haut ou d'un voile de protection. Dégagez le pied aux premiers redoux, pour éviter que le greffon ne s'enracine au dessus du point de greffe.
Soit votre planning est trop chargé, soit une période de gel dur ne vous permet pas de planter immédiatement les rosiers à racines nues que vous venez de recevoir. Dans ce cas vous devez provisoirement mettre vos rosiers en jauge ce qui les aclimatera aux conditions extérieures. Pour celà, dans un endroit du jardin exposé au nord, creusez une tranchée assez profonde. Laissez vos rosiers en botte et installez-les dans le trou en les inclinant et en enterrant les racines et la base des tiges. Couvrez les tiges avec 10 à 20 cm de terre; Ajoutez de la paille en régions froides.
Vous avez jusqu'en mars au plus tard pour les plantez à leur place définitive. Le meilleur moment de plantation des rosiers à racines nues est quand même l'automne afin qu'ils aient le temps de bien s'installer avant les chaleurs de l'été suivant.
Suivez le pas à pas de mon amie Cordula Girault pour planter vos rosiers à racines nues
pour leur assurer un bon démarrage et une longue vie chez vous...
Des conseils de professionnels
- Replanter un rosier à l’emplacement d’un autre.
La plupart des plantes ont besoin d’une rotation des cultures, le rosier en fait partie. En effet, ses racines secrètent des phytotoxines qui empoisonneront le nouveau plant et limiteront fortement sa vigueur, il restera petit et malingre.
Une solution : Faites comme les pépiniéristes qui attendent 5 ans avant de replanter au même emplacement un autre rosier ou cultivez une autre plante à la place, quitte à légèrement redessiner votre massif et arracher quelques pieds. Le changement de terre ne sera efficace qu’à condition de la remplacer intégralement dans un volume minimal de 60 cm de côtés et 50 cm de profondeur.
- Planter trop près d’autres végétaux.
Que faut-il entendre par trop près ? Soit quand la végétation de la plante voisine peut recouvrir le rosier, le privant d’air et de lumière, soit quand le système racinaire d’une voisine va l’empêcher irrémédiablement de grandir. Il peut s’agir d’un arbre situé à 8m. comme un pin parasol, à 3 m pour une haie de thuyas, ou à 20 cm pour une vivace… Si vous constatez, en creusant le trou de plantation, une abondance de racines et de radicelles et que vous ne pouvez changer l’emplacement des rosiers, augmentez les dimensions du trou et installez une barrière anti-rhizomes ou "stop racines" pour protéger durablement l’espace vital des racines des rosiers.
Barrière anti-rhizomes ou "stop racines"
- Ne pas assez arroser à la plantation.
Même s’il gèle légèrement ou pleut, il faut abondamment arroser après la plantation pour caler le rosier et supprimer les poches d’air. Donnez au moins 10 litres par pied (un arrosoir).
- Oublier d’arroser après la plantation.
L’arrosage abondant à la plantation ne dispense pas de le renouveler malgré les pluies d’hiver et plus particulièrement si les rosiers sont plantés dans un jardin de résidence secondaire où vous ne retournerez pas avant les vacances de printemps ou d’été. Vous devez absolument les faire arroser régulièrement, sinon, vous courrez un très important risque de non reprise.
- Planter trop serré
Les rosiers et les autres plantes ont besoin d’espace vital. Voici un exemple que j’ai découvert récemment dans le jardin d’un de nos clients. Plantés dans le même trou de 50 cm. de côté, une clématite et deux rosiers grimpants ne peuvent pousser de manière satisfaisante, c’est le volume nécessaire pour un seul rosier ! Respectez les distances que nous recommandons et attendez la deuxième année pour planter une plante grimpante ou une vivace et à 40 cm. du rosier.
- Transplanter un vieux rosier sans le tailler très court.
N’hésitez pas à le rabattre à 10 cm. au-dessus du point de greffe, y compris pour les grimpants, vous éviterez le dessèchement des grandes branches qui entraîneraient un retard de végétation voire un échec complet. Lors de l’arrachage, conservez le plus de racines possible.
Mireille de "Filroses" vous montre les étapes à suivre pour planter votre Rosier dans les meilleures conditions. (Texte: Philippe, Images & Montage amateur: Julien - Acting: Mireille - Voix off: Valérie)