La gommose des arbres…
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L'écoulement de gomme est en réalité un moyen de défense réservé à certaines plantes, notamment celles qui appartiennent au genre Prunus (cerisiers, pruniers, abricotiers et pêchers) et quelques autres, comme les agrumes.
La gomme est un composé lipidique particulièrement collant fabriqué à l’intérieur des tissus végétaux par des cellules spécialisées, et s'accumule peu à peu dans des petites poches. Quand ces poches se déchirent, la gomme s'échappe, se répand à l'intérieur des tissus puis coule à l'extérieur par une petite fissure. Tant que l'ouverture persiste, les cellules sécrétrices restent actives et produisent de la gomme, qui s'écoule en continu.
La vocation essentielle de ce mécanisme est la protection des tissus: les insectes, les champignons et les micro-organismes en tous genres se retrouvent en effet instantanément englués à la moindre tentative d'intrusion dans l'arbre.
- Il peut s'agir d'une blessure ou d'une fissure d'origine naturelle, souvent à la base des branches charpentières qui se gênent lors de leur croissance d'où la formation d'imposantes bougies de gomme.
- Un violent gel hivernal peut également provoquer des fissures dans le bois qui se recouvre aussitôt de gomme.
- Une grosse plaie de taille sur l'ensemble des fruitiers à noyau aura les mêmes conséquences.
- Certains agents pathogènes comme le Monilia, champignon responsable de la moniliose, déclenchent aussi une gommose sur les branches, là où ils tentent de pénétrer.
- Enfin, une redoutable maladie bactérienne rencontrée chez les Prunus génère des chancres exsudant de spectaculaires écoulements de gomme.
- Quelle que soit la cause de la gommose, mécanique ou parasitaire, ces écoulements parfois spectaculaires ont un rôle essentiel de protection de l'arbre. La règle d'or est donc de les conserver. Inutile de tenter un curage de ces chancres gommeux, vous ne réussirez pas à faire mieux que l'arbre. En revanche, il faut identifier la cause de cette gommose pour pouvoir la combattre si elle est d'origine parasitaire.
- Coupez la branche si celle-ci dépérit.
- Couvrez les plaies - notamment de taille - avec un mastics ou un badigeon désinfectant pour empêcher un ravageur (insectes, larves,...) ou une maladie cryptogamique de pénétrer dans l'arbre (Voir l'encadré ci-dessous au sujet du mastic).

Le mastic, bonne ou mauvaise idée ?
L'application d'un mastic cicatrisant sur les plus grosses plaies de taille, souvent recommandée dans les anciens manuels, n'est aujourd'hui plus vraiment conseillée.
Autrefois, on pensait que le bourrelet produit par l'écorce autour de la plaie était un processus de cicatrisation. On sait aujourd'hui que l'arbre produit un renfort mécanique pour cette partie fragilisée et en parallèle, l'arbre émet des substances qui constituent une barrière chimique au niveau de la plaie.
L'expérience a démontré l'inefficacité des cicatrisants qui ralentissent la formation naturelle des bourrelets de cicatrisation (Photo ci dessous). Le mastic peut même avoir un effet néfaste en enfermant sous sa couche de l'humidité et de la chaleur propices au développement de parasites et de champignons.