Compost mode d'emploi...
Les Champicomposteurs de Claude Pasquer
Le compostage résulte directement d'un processus de fermentation dû à l'activité de bactéries. Au début de la mise en tas des matériaux (d'origine végétale et/ou animale) un échauffement se produit et dure de 2 à 6 semaines. L'intérieur du tas peut ainsi atteindre les 50°C, voire les 70°C !
L'arrosage du compost s'avère parfois nécessaire pour abaisser sa température ou répondre aux besoin en eau des bactéries, notamment en été. La température atteinte possède un avantage certain: une stérilisation partielle qui permet d'éliminer du compost divers parasites. Ce n'est pas une raison pour y jeter au hasard des mauvaises herbes dont les graines mûres possèdent une capacité de résistance à la chaleur souvent bien supérieure au niveau atteint ! Cette première étape peut être accélérée si les résidus qui vont constituer le futur compost sont bien émiettés et en petits morceaux.
Après la première phase s’installent une micro-faune et des bactéries qui vont poursuivre les processus de dégradation et de transformation. Environ 2 mois plus tard, en fonction de la température et de l'humidité extérieures, qui vont freiner ou favoriser l'activité microbienne, le compost devient brun foncé, il développe une bonne odeur de sous bois et sa texture commence à ressembler à celle du terreau. Le processus de maturation est accompli en six mois environ. C'est à partir de ce moment-là que le compost présente les qualités agronomiques idéales et peut être utilisé sans aucun risque de brûlure pour les cultures.
Le compost se dégrade de façon hétérogène, l'intérieur du tas est souvent en avance sur le dessus et les cotés. Il est tout à fait possible d'extraire le compost utilisable et laisser le reste se dégrader, mais on peut aussi le retourner de temps en temps avec une fourche. Le brassage du compost ne doit cependant pas être renouvelé trop souvent car il interrompt l'activité des micro-organismes utiles. L'idéal consiste à réaliser 2 ou 3 tas successifs en cours d'année afin que chacun présente un état de maturation homogène.
La quantité dépend des cultures: pour une plante qui fatigue le sol par prélèvements en éléments minéraux (c'est le cas au potager avec les choux, les blettes et les cardons,…) ou qui reste longtemps en place (tomates, artichauts, petits fruits et arbres fruitiers…), 5 kg au m² constituent une bonne moyenne.
• Même quantité en sols sableux, en privilégiant les apport dans le compost d'éléments ligneux tels que la paille broyée pour favoriser la rétention des minéraux.
• Pour des cultures courtes ou à système radiculaire de petit volumes (radis - salades - herbes aromatiques…) ou si le sol a déjà subit un engrais vert, 1 à 2 kg /m² suffisent.
• Dans un sol équilibré, le même apport convient.
• Dans un sol carencé, un complément avec un engrais de synthèse adapté sera le bienvenu.
Résidus de tonte, épluchures, marc de café, coquilles d'oeuf, déchets de taille à l'exception des feuilles de rosiers et de fruitiers.
Evitez les branchage non broyés, les agrumes et les feuillages épais et vernissés.
Brûlez les mauvaises herbes et les fruits pourris.
Bannissez croûtes de fromage et couennes car elles attirent les insectes et les petits mammifères.
Les fientes des gallinacés contenant beaucoup d'azote facilement assimilable par les plantes sont davantage considérées comme engrais que comme amendement. Toutefois, en cas d'apport trop important ou mal réparti, les racines des plantes peuvent être brûlées. Pour utiliser cet engrais naturel sans risque, incorporez les fientes mêlées à la paille dans le tas de compost mélangées avec des déchets verts. Dans quelques mois vous pourrez utiliser ce compost lors de vos nouvelles plantations ou en apport à la surface des massifs.
Donnez-lui un coup de pouce en ajoutant quelques produits qui vont relancer l'activité des micro-organismes.
- Tontes d'herbe : Riches en azote, elles doivent être déposées en couches minces.
- Fumier frais de cheval : Il génère de la chaleur et c'est un excellent activateur.
- Compost ancien : Une pelletée est toujours bénéfique; vous ajoutez en même temps des bactéries, des micro-organismes et des vers de terre qui ne demandent qu'à se mettre à l'ouvrage.
- Engrais pour pelouse. Riche en azote, il apporte aux bactéries cet élément indispensable à leur activité.
- Activateurs du commerce. A n'utiliser qu'en dernier recours, si vous n'avez rien d'autre, car ils ne sont pas plus efficaces que les matériaux ci-dessus.
Le premier critère est bien sur la surface de votre jardin qui générera un volume de déchets proportionnel à ses dimensions.
L'expérience montre que le compost est de meilleure qualité avec un grand volume de déchets.
La constitution de votre composteur peut être relativement variée : Bois traité, polyéthylène ou matériaux recyclés comme les palettes en bois de transport par exemple.
L'usage de 2 composteurs en rotation sur un cycle d'un an est recommandé pour obtenir un compost mur de bonne qualité.
• Pour un jardin de moins de 300 m² (pelouse, haie, massifs fleuris, petit potager) équipez vous d'un composteur de 400 litres*.
• Pour un jardin de 300 à 600 m² (pelouse, haie, massifs fleuris, potager) équipez vous d'un composteur de 600 litres.
• Pour un jardin de 600 à 1000 m² (pelouse, haie, massifs fleuris, potager et grands arbres) équipez vous pour avoir une capacité globale de compost de 800 à 1000 litres.
• Au dessus de 1000 m² vous pouvez former un compost en tas libre en prévoyant une aire spéciale facilitant le retournement du tas.
* 1 mètre cube = 1000 litres