La taille des rosiers remontants, c'est au printemps...
Prenez garde néanmoins aux gelées tardives
Le feu vert est donné par la floraison des forsythias.
(voir encadré ci-dessous).
Chaque année, c'est en mars-avril selon les régions que les rosiers doivent être tailler. Avec les hivers moins froids de ces dernières années, le sécateur nous démange déjà dès la mi-février mais il faut rester prudent et attentif à la météo.
Observez l’évolution des bourgeons de vos rosiers, s'ils sont bien gonflés ou s'ils ont déjà bien débourré, ils vous donnent le feu vert pour les tailler.
Risque de gel en mars-avril : il est encore possible qu'il gèle lors de ces deux mois printaniers. Pour protéger vos rosiers, vous pouvez alors les recouvrir d'un voile.
Traitements : Personnellement je n'applique aucun traitement sur mes plantes dans mon jardin et notamment sur mes rosiers. Je sélectionne autant que possible des variétés plus résistantes aux maladies et je me contente de bien les nourrir à leur pied chaque année par un apport de matière organique (compost).
Sinon, pour les variétés plus anciennes, plus sensibles aux maladies, jusqu'à la formation des boutons floraux aucun traitement anti-maladie n'est indispensable. Vous pouvez éventuellement prévoir un traitement à effectuer avant les prochaines pluies pour lutter contre certaines maladies du rosier : l'oïdium, les tâches noires ou la rouille (Voir l'article dédié aux maladies des rosiers).
Surveillez également l'apparition des insectes et principalement des pucerons qui sont particulièrement virulents pendant cette période de pleine pousse. Là aussi, éviter les traitements phytosanitaires et laissez faire la nature, les insectes auxiliaires viendront vite à la rescousse. En cas d'infestation importante, un bon coup de jet d'eau fera l'affaire pour chasser les intrus.
La taille est indispensable, elle permet de donner une forme équilibrée aux rosiers et de répartir ainsi la sève entre les rameaux.
Le second but est de redonner de la vigueur au rosier favorisant une belle et abondante floraison. Un rosier non taillé va produire de nombreuses petites fleurs éphémères et va vieillir très rapidement. Toutefois, pour que les bénéfices de la taille ne soient pas compromis, il faut que le rosier ait été planté dans de bonnes conditions (cf. la fiche planter un rosier), qu'il ait été entretenu correctement avec des arrosages et des apports d'engrais suffisant.
Enfin, la taille doit être adaptée à la variété de rosier (buisson, arbustif, grimpant...).
Cette taille de printemps concerne tous les rosiers remontants, c'est à dire ceux qui fleurissent à plusieurs reprises ou continuellement durant la saison. Une première taille très légère peut aussi avoir lieu en automne pour débuter le travail de nettoyage.
Veillez à ce que la lame du sécateur soit placée du côté du bois conservé. La contre-lame (non-coupante) risque de le mâcher. Stérilisez les lames de votre sécateur avec de l'alcool à brûleur ou avec une flamme de briquet pour éviter la transmission d'éventuelles maladies d'un rosier à un autre.
Selon la vigueur du rosier et son état de santé, vous le taillerez plus ou moins court :
- Si vous effectuez une taille courte, faites-la le plus tard possible (voir encadré ci-dessus). Ce genre de taille peut se faire tous les trois-quatre ans pour donner un coup de fouet au rosier et l'obliger à émettre des pousses vigoureuses repartant du pied. Entre temps faites une taille plus douce comme ci-dessous.
- La taille modérée est la plus fréquente. Dans ce cas, laissez 4 à 6 bourgeons et taillez au-dessus d'un bourgeon tourné vers l'extérieur du buisson car c'est lui qui va se développer en une nouvelle tige.
- Éliminez d'abord les branches gelées et le bois mort que l'on reconnaît à sa couleur d'abord brune puis noire.
- Ensuite éliminez à la base toutes les tiges grêles qui seront trop faibles pour porter des fleurs et toutes les tiges qui se dirigent vers le centre de la plante. Pour bien fleurir, un rosier doit avoir une ramure aérée (les pousses qui se développent vers l'intérieur vont se gêner voire se blesser mutuellement par frottement à cause du vent).
- Choisissez les 3 ou 4 branches les plus fortes et les mieux dirigées que vous conserverez, en privilégiant les rameaux jeunes.
Pour les rosiers à petites fleurs, on peut conserver davantage de branches. - Une fois le pied bien nettoyé, taillez les branches restantes en biseau de manière à ce que l'eau de pluie ne s'écoule pas sur le jeune bourgeon, 1 cm au-dessus d'un oeil (bourgeon) dirigé vers l'extérieur du rosier.
- Les rosiers seront taillés à 2 ou 3 yeux sur des rameaux faibles et à 5 ou 6 yeux sur des rameaux plus vigoureux. (Plus vous taillez court un rameau vigoureux, plus il poussera.)
- Au cours d'été, ne pas oublier d'ôter les fleurs fanées pour favoriser la remontée des fleurs. Pour cela n'hésitez pas, sur les variétés à grosses fleurs, à couper à 5 ou 6 feuilles en dessous de la fleur fanée. Plus vous serez sur une grosse section de branche, plus la remontée sera vigoureuse.
Les rosiers à floraison unique, dits "non remontants" fleurissent sur le bois de l'année précédente et doivent donc être taillés après la floraison en juillet-août.
Cependant, selon la variété du rosier, vous pouvez décider de ne pas les tailler en juillet-août pour profiter des cynorhodons très décoratifs jusqu'au bout de l'hiver et appréciés des oiseaux.
Même si vous les avez taillé en été, vous devrez quand même intervenir au printemps pour enlever les bois morts, les branches que se croisent ou trop chétives de façon à aérer le centre de l'arbuste.
Vous ferez une taille douce voire légère en coupant les bouquets de cynorhodons si vous les aviez laissé et en épointant les rameaux pour donner une forme au rosier.
- Oublier d’arroser et fertiliser régulièrement : Les nouvelles branches apparaissent le plus souvent en juillet. Si, à cette époque, vous n’arrosez pas suffisamment, il n’y en aura pas !
- Ne pas tailler du tout : c’est la meilleure façon d’obtenir très rapidement un rosier moche, vieux qui ne sait plus faire d’enfant pour poursuivre sa lignée.
- Tailler trop haut ou trop bas et voici pourquoi : La sève est de l’eau sous pression.
- Si on taille trop haut, la sève n’alimente que les bourgeons du haut, et le rosier perd sa capacité à renouveler sa structure à partir de la base, il vieillit inexorablement.
- Si on taille trop court, la sève refoule et alimente des bougeons situés sur le bourrelet du point de greffe qui démarrent et donnent naissance à de nouvelles branches. Mais sous pression, elle alimente trop puissamment un seul bourgeon de la tige engendrant parfois « une trique ».
- Si on taille trop haut, la sève n’alimente que les bourgeons du haut, et le rosier perd sa capacité à renouveler sa structure à partir de la base, il vieillit inexorablement.
En règle générale, pour un rosier buisson d'une hauteur comprise entre 80 et 120 cm, taillez entre 15 et 20 cm la 1ère et la 2ème année, pour stabiliser la coupe en fonction de la vigueur des variétés entre 20 et 40 cm les années suivantes.
Pour un rosier arbustif d'une hauteur comprise entre 120 et 200 cm, taillez à 30 ou 40 cm la 1ère et 2ème année, puis à 60-80 cm, pour stabiliser la taille à 80 -120 cm en fonction de la vigueur de la variété. Dès la 4ème année, on enlèvera totalement une branche par an.
La taille des demi-tiges est identique à la taille modérée d'un rosier buisson mais en hauteur. Il faut en plus enlever les gourmands qui apparaîtraient à la base ou sur la tige. Pour les rosiers tiges à longues tiges souples, un simple nettoyage est nécessaire et un raccourcissement léger des branches.
Le règle à respecter pour les rosiers grimpants: La 1ère année oubliez le sécateur, sauf pour enlever les petites branches; sinon, c'est le meilleur moyen de les transformer en arbuste à terme.
Conduisez et attachez les branches très bas si le rosier est palissé, en spirale autour d’un poteau (pergola, arceau, pylône,...).
Ensuite enlevez tous les ans et entièrement une branche même si elle paraît encore productive. Conservez les charpentières et taillez à 15 ou 20 cm comme une arrête de poisson les branches secondaires qui ont déjà fleuri.
Autre erreur à éviter : la taille estivale des grandes tiges qui se développent en juillet à partir de la 2ème ou 3ème année parce que vous les trouvez moches ou gênantes, pourtant, elles sont porteuses d’avenir. Conservez-les et attachez les provisoirement car elles sont fragiles Vous les conduirez là ou vous voulez qu’elles aillent, en janvier ou février, lors de la taille.
Enfin, si votre rosier a mal vieilli, il faudra le régénérer en douceur, sur 3 ans en coupant une branche totalement tous les ans ou à 30-50 cm du point de greffe. Pour un grimpant à une branche, la technique douce consistera à baisser la vieille branche le plus bas possible (parfois il faudra faire cette opération sur 2 ans) pour obliger la sève à alimenter les bougeons situés sur le point de greffe et provoquer le départ de nouvelles jeunes et vigoureuses tiges et prolonger ainsi la durée de vie de votre rosier.