Pourquoi et comment recycler les feuilles mortes ?
Quelles sont les bonnes questions à se poser, quels sont les bons gestes à adopter à propos des feuilles mortes qui dans une célèbre chanson "se ramassent à la pelle"? Doit-on les brûler, les apporter à la végéterie ou au contraire les valoriser d'une manière ou d'une autre au jardin ?
Lorsque vient l'automne, certains jardiniers (du dimanche ou pas) s'appliquent à balayer les feuilles mortes qui couvrent leur jardin de belles couleurs qu'ils s'empressent de brûler lorsque le temps est sec (NDLR : Les feux de jardin sont aujourd'hui interdits) ou qu'ils mettent dans des sacs poubelles pour les évacuer en déchetterie/végéterie.
Ce sont d'ailleurs les mêmes qui au printemps suivant achètent des quantités de sacs d'engrais complets et de terreau dans la jardinerie proche de chez eux !!! Quelle perte de temps et d'argent !
Les feuilles sont en effet composées de nombreuses richesses : Azote, phosphore, potassium, calcium, magnésium,.... En se décomposant, les feuilles mortes se transforment en chaude couverture pour le sol et en engrais idéal assimilable par les plantes.
• La première méthode est de valoriser les feuilles mortes en les épandant en épais paillis partout où la terre est nues et au pied des plantes qui restent au jardin en hiver. Ramassez les feuilles mortes de préférence avec la tondeuse à gazon pour les broyer, si vous les gardez entières, il vous faudra les recouvrir de broyat de branches ou de terre pour éviter qu'elles ne s'envolent.
- Au potager, utilisez plutôt des feuilles tendres (tilleul, frêne, aulne, charme, bouleau, peuplier, noisetier,...) riches en azote qui se décomposent plus rapidement.
- Dans les massifs d'ornement plantés de vivaces, arbustes,... utilisez éventuellement des feuilles plus dures et épaisses comme celles des érables, chênes, platanes,... Évitez les feuilles de noyer trop riches en tanin et évitez les feuilles de houx ou de mahonias beaucoup trop coriaces et très longues à se décomposer.
- Pour les plantes acidophiles (dites "de terre de bruyère"), les aiguilles de conifères (pins, épicéas,...) en complément sont appréciables.
La vie biologique du sol (vers de terre et diverses bestioles, bactéries, mycélium,...) en sera ainsi stimulée et la fertilité du sol améliorée. Cette litière vivante recrée un cycle naturel similaire à celui qu'on trouve dans nos forêts. Vos plantes seront en meilleure santé et protégées des aléas climatiques en hiver grâce aux feuilles.
Notez qu'une couche de 10 cm de feuilles divise par 2 voire par 3, les besoins en eau (arrosage) de vos plantes et réduit considérablement le temps que vous passerez à désherber.
En outre, ce paillage forme un abri douillet et naturel durant l'hiver pour de nombreux insectes auxiliaires du jardin comme les coccinelles et les syrphes.
• Une deuxième méthode consiste à ramasser les feuilles mortes lorsque le temps est pluvieux, gorgées d'eau, elles se décomposent plus rapidement. Mettez-les sur le tas de compost en intercalant entre les couches d'autres matériaux organiques comme de la paille, des restes du potager, des épluchures de cuisine, etc.
Le compost permet d'améliorer la structure du sol :
• Il enrichit les terres sableuses qui ont tendance à s’assécher.
• Il allège les sols argileux et lourds.
• Il favorise une meilleure circulation de l’eau et de l’air ce qui encourage le développement des racines.
• Le terreau de feuilles mortes est idéal pour tous les végétaux qui aiment les sols riches en humus.
• La troisième méthode consiste à ramasser les feuilles mortes par beau temps, lorsqu'elles sont sèches. Protégez-les de la pluie et utilisez-les pour pailler les plantes fragiles qui requièrent une protection hivernale. Passez le reste dans le broyeur avec les autres déchets organiques et surfacez vos plates-bandes.