Une astuce pour protéger préventivement des arbres fruitiers...
Les arbres fruitiers peuvent-ils être vraiment protégés des maladies ?
Il serait possible semble-t-il, de protéger préventivement certains arbres fruitiers des maladies telles que la cloque, en utilisant des coquilles d’oeufs
Les demi-coquilles d'œufs frais - non cuits préalablement - suspendues aux branches des arbres dans de petits filets, auraient la propriété de maintenir l’arbre en bonne santé.
En réalité, ce "remède de grand-mère" serait pure fable, n'ayant aucun effet avéré contre la cloque du pêcher. Il est sans aucun doute préférable d'incorporer vos coquilles d'œufs dans le compost où ils seront plus utiles.
Et vous, avez-vous testé cette pratique ?
Quelles observations en avez-vous faites ? Qu'en pensez-vous ?
Commentaires sur: Une astuce pour protéger préventivement des arbres fruitiers...
- Depuis que je suspends des coquilles d'oeufs dans mon pêcher, il n'a plus jamais été atteint de la cloque.J'ignore pourquoi mais cela fonctionne. Je précise que je suspends plus de coquilles que sur la photo et sur plusieurs branches différentes.
- Décryptage : contre la cloque du pêcher, des coquilles d’œufs... ou des tournevis l'effet est quasiment le même...Qu'en est-il en réalité ?
Voilà un plaidoyer de Guylaine Anna Goulfier trouvé sur Facebook qui démontre que ÇA NE MARCHE PAS - QUE ÇA SERT À RIEN :
"Je vous propose d'examiner cette "recette" au regard des connaissance dont on dispose sur la maladie
La cloque qu'est ce que c'est ?
Sur pêcher le responsable de cette maladie est un champignon dont le nom est Taphrina deformans. Ses spores n'hivernent ni dans le sol ni dans le compost (il ne sert donc à rien de faire brûler les feuilles cloquées) mais dans les anfractuosités des écorces et, surtout, entre les écailles des bourgeons.
Contrairement à beaucoup de champignons, Taphrina d. aime les fins d'hiver et printemps frais. Dès que les bourgeons commencent à débourrer, que les écailles s'écartent et donc que les tissus des futures feuilles pointent leur nez (ce que l'on appelle le stade "pointe verte") les spores peuvent germer et pénétrer ceux-ci. Puis le mycellium se développe et au fur et à mesure que les feuilles poussent elles cloquent. On ne le voit pas toujours mais il y a alors production de spores qui, portées par le vent, la pluie, se déposent dans les anfractuosités des rameaux, sur les bourgeons pour hiverner
Puis, et c'est très important : le cycle de Taphrina se terminant, les feuilles atteintes tombent d'elles-mêmes, tout naturellement et de nouvelles feuilles apparaissent, saines.
Cela se passe TOUJOURS ainsi, sans qu'aucune intervention ne soit nécessaire.
Que font les arboriculteurs ?
Si une infusion, la plantation d'ail, l'installation de morceaux de zinc ou de tiges de cuivre au pied des arbres ou autres "trucs" et "recettes" que l'on voit actuellement avaient eu l'ombre d'un soupçon d'efficacité... cela serait utilisé. Car il n'y a pas de fongicide réellement efficace contre la cloque du pêcher. Seulement un produit qui n'est que préventif : le cuivre.
Comment fonctionne le cuivre ? Il ne tue pas les champignons. Il ne forme simplement un film qui empêche la germination des spores des champignons. Aussi dans le cas de la cloque, où les spores sont sur place, entre les écailles des bourgeons, faut-il guetter un moment bien précis pour pulvériser de la bouillie bordelaise (ce qui n'est pas aisé sur un arbre) ou un autre produit cuprique : le fameux stade "pointe verte" . Avant cela ne sert à rien (puisque le cuivre ne tue pas les champignons) après c'est trop tard.
Relativisons
On lit partout que cette maladie peut considérablement réduire la productivité des pêchers voire, en cas d'attaques graves et successives, faire mourir les arbres. "On"... exagère !
La cloque peut être mortelle effectivement pour les jeunes plants de moins de 3 ans, si en plus de cette affection quasi systématique ils souffrent de chlorose ou de mauvaise santé.
Mais sinon... La cloque est une maladie de jeunesse qui diminue au fur et à mesure que les arbres vieillissent. C'est une sorte d'acné du pêcher : c'est moche mais pas grave et cela passe.
Peut-être que cela diminue la productivité des vergers de pêchers... mais dans le jardin, chez l'amateur ce que l'on constate est que l'arbre fleurit et fructifie comme si de rien n'était. Et si ce n'est pas le cas ou si l'arbre dépérit... ce n'est pas à cause de la cloque. Il faut chercher d'autres symptômes parfois moins visibles
Et les coquilles d'oeuf alors ?
C'est un cas d'école étudié en cours de phytopathologie. Il était une fois des Romains, qui durant l'Antiquité où l'on ne comprenaient pas bien les cycle de vie des maladies, ravageurs et parasites, on se tournait vers de la pensée magique : ainsi on accrochait aux branches des arbres ou on fichait sur des pieux aux quatre coins des champs des cranes d'animaux. Ceux ci envoyait le message "la mort vous guette" et cela "éloignait les pestes".
Vous y croyez vous ?
Parce qu'ensuite les coquilles d'oeufs se sont substituées aux cranes... avec la même efficacité : aucune. Les spores de la cloque ne sont pas effrayées par les coquilles d'oeufs. Qui n'émettent pas de rayonnement, ne diffusent pas de calcium.
Séduits par des trucs et astuces qui n'ont pourtant jamais fait leurs preuves autrefois (sinon ils se seraient transformés en pratiques) nous multidiffusons de vraies superstitions. Et pire : sont élaborées des explications qui, elles aussi, ne sont pas vérifiées.
Et pendant que l'on débat sur la crédibilité des coquilles d'oeufs... on n'apprend en général rien sur ce qu'est cette maladie 🙂